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Attentat au camion à Nice


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http://www.nicematin.com/politique/mosquee-et-petrodollars-nice-dans-le-collimateur-68195

 

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Mosquée et pétrodollars: Nice dans le collimateur

par Christophe Perrin

il y a 14 heures

Après avoir favorisé l'ouverture d'une mosquée à l'ouest de la ville, propriété d'un Saoudien, Manuel Valls veut interdire les financements étrangers.

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Dans un entretien au journal Le Monde de samedi, le Premier ministre Manuel Valls se prononce pour «une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées». Il souhaite «inventer une nouvelle relation» avec l'islam de France, et «que les imams soient formés en France et pas ailleurs».

Il y a dix jours à l'Assemblée nationale, le député Eric Ciotti (LR) avait, déposé un amendement qui allait en ce sens.

Il visait entre autres la mosquée En Nour, dans la plaine du Var à Nice, dont les murs sont la propriété d'un Saoudien. «Ce financement par des puissances étrangères est lourd de menaces pour notre pays», avait souligné l'élu azuréen.

L'amendement avait alors été rejeté par Manuel Valls, même si le premier ministre concédait «que la réflexion était intéressante».

Le président du conseil régional et ex-maire de Nice, Christian Estrosi, avait lui aussi livré une bataille acharnée contre la préfecture pour s'opposer à l'ouverture de ce lieu de prière à l'ouest de la ville.

Bataille perdue puisque la justice administrative a autorisé l'ouverture du lieu de culte situé 1, avenue Pontremoli à Nice.

Les propos de Manuel Valls ont aussitôt suscité des commentaires caustiques de la part d'Eric Ciotti qui a fustigé «l'hypocrisie» du Premier ministre: «Si Valls reconnaît que le financement étranger pose problème pour l'interdire temporairement : Stop aux demi-mesures!», exhorte-t-il.

«Si le premier ministre est cohérent, il doit faire fermer la mosquée de Nice

Christian Estrosi renchérit: «Je n'ai eu de cesse d'alerter le premier ministre et le ministre de l'Intérieur sur l'origine des fonds de financement de cette mosquée et ses courants wahhabites, salafistes, sans réaction du gouvernement. Au contraire, le préfet des Alpes-Maritimes s'est empressé de prendre l'arrêté d'ouverture au public que j'avais décidé de ne pas signer.»

L'ex-maire de Nice souhaitait ouvrir une crèche à cet endroit, tout en favorisant, à l'Est du département, l'édification d'une mosquée sur un terrain municipal. «Un lieu de culte offert à l'UOIF liée aux Frères musulmans», critique au passage l'opposition municipale.

L'ouverture de la mosquée En Nour, active depuis le 6 juin, peut-elle être remise en cause? «A supposé qu'une loi soit votée, elle ne sera pas rétroactive», observe en juriste Me Ouassini Mebarek, l'avocat de l'association En Nour.

«Les seuls motifs d'une fermeture pourraient être liés à un défaut de sécurité puisque c'est un lieu qui accueille du public, ou à des prêches dangereux. Mais le préfet a autorisé l'ouverture parce qu'il a reçu toutes les garanties de la part de personnes respectables, loin du salafisme», affirme l'avocat du barreau de Nice.

Si les murs de la mosquée sont entre des mains étrangères, «les aménagements intérieurs ont été le fruit des dons et du travail des fidèles», assure le porte-parole d'En Nour.

Une cinquantaine de lieux de culte musulman en France sont financés par l'Arabie Saoudite. Entre 100 et 150 par le Maroc et l'Algérie.

 

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Concordat entre l'islam et l'État : ce serait la trahison de trop pour la gauche

Par Fatiha Boudjahlat

Fatiha Boudjahlat est Secrétaire Nationale du MRC à l'Education, engagée pour la laïcité et l'égalité homme-femme.

FIGAROVOX/TRIBUNE/VIDÉOS - On prête à Bernard Cazeneuve la volonté de créer un Concordat entre l'État et l'islam. Pour Boudjahlat Fatiha, ce ballon d'essai est une faute politique majeure qui traduit l'impuissance et le cynisme du politique face au religieux.

La volonté prêtée par le Canard Enchaîné au ministre des Cultes et de l'Intérieur de négocier un Concordat avec l'islam en France n'est pas qu'une rumeur qui agite les réseaux sociaux. C'est plutôt un ballon d'essai visant à tester l'opinion ou la mithridatiser à un fait qui pour l'heure la révulse. C'est la tentation d'un gouvernement socialiste sans conviction en matière de laïcité, qui répond à des actes de guerre et de barbarie par une volonté de conclure un pacte. Négocier alors même que le gouvernement se pense lui-même en position de faiblesse ne traduit qu'une panique d'impuissance. Panique d'impuissance sémantique autant que politique.  [...]

Etendre ce qui est perçu avec raison comme injuste dans trois départements de métropole et autant en Outre-Mer à l'ensemble du territoire n'est en rien une avancée: c'est une concession, une compromission qui récompense les offenses et les offensives des radicaux religieux. Le crime paie. Et cette tentation, lancée comme un ballon d'essai, rend brûlante d'actualité cette réplique dans le roman Les Garçons de Montherlant: «C'est une loi de la société, le crime crée l'amnistie». Une loi sociale, faite pour maintenir la paix. Ce Concordat, ou Pacte pour reprendre le terme de Jean Baubérot et de Pierre Manent, tient dans notre contexte de la logique de l'amnistie: espérer au mieux tarir ce qui nourrit le terrorisme en donnant des gages aux tenants du courant le plus radical. Le Ministre communiquera pour nier une telle intention, après avoir sondé la réaction de l'opinion publique, tout en capitalisant sur le fait d'être prêt à cette compromission: ce ballon d'essai est moins destiné à la Nation qu'aux responsables politiques et religieux de l'islam en France: «nous sommes prêts à aller jusque-là… laissons l'opinion s'habituer à l'idée».  [...]

La suite ici : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/07/29/31001-20160729ARTFIG00221-concordat-entre-l-islam-et-l-etat-la-trahison-de-trop-de-la-gauche.php

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A savoir que Figaro Vox est une tribune qui donne la parole à des personnes qui ne sont pas journalistes. Les infos ne sont donc pas vérifiées et sont du même ressort que ce qu'on peut lire sur les sites non journalistiques.

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Il y a 4 heures, Yufi a dit :

A savoir que Figaro Vox est une tribune qui donne la parole à des personnes qui ne sont pas journalistes. Les infos ne sont donc pas vérifiées et sont du même ressort que ce qu'on peut lire sur les sites non journalistiques.

Oui mais bon, j'ai l'impression qu'on ne débat plus jamais sur le fond (tendance générale hein), et que seules comptent maintenant les "sources" et les qualités supposées, les accréditations "professionnelles" de ceux qui soutiennent telle ou telle idée.

Si tu n'as pas ta carte de journaliste, tu n'es pas crédible. Pire, tu es suspecté de vouloir prôner/  propager des mensonges. Or, tout le monde de plus en plus de monde s'accorde pour dénoncer la soumission des journalistes et médias au pouvoir en place ( quel qu'il soit).

Bon, possible lueur d'espoir dans tout ça, on va peut-être finir par recommencer à penser par nous-mêmes.

Le questionnement personnel et le débat d'idées ne seront pas simples puisque toute réflexion est susceptible de s'appuyer sur de fausses infos (puisqu'apparemment il n'y a plus qu'elles qui circulent !), mais au moins on y gagnera en simplicité en se basant sur le bon-sens.

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Je vous conseille de lire le dernier numéro de "Marianne" dans lequel 4 personnes conversent et se livrent sur l islam. 3 d entre eux sont d origine mulsumane et un autre juive. Citations:

Mohand Dehmous, chef d entreprise:

" toute l armada politique, sos racisme en tête, est responsable de l enfermement de la jeunesse des banlieues. Elle l a livrée à la mouvance islamiste" " tout un courant d idéologues de gauche au pouvoir est venu leur expliquer qu' ils étaient différents et qu'il fallait que la France respecte cette différence [...] cela a marginalisé ces français issus de l immigration". Il dit également qu' il n' appartient pas à une communauté mulsumane. Il ne se définit pas par son appartenance religieuse qui fait partie de l intime.

 

Boubekeur Khelfaoui, autre chef d'entreprise :

"Comment a t on pu laisser le Qatar financer le PSG ?" il dit également que Mitterrand a dit aux islamistes du Fis en 1990 de venir en France au nom de la démocratie et de la liberté.

Soheid Bencheiikh, intellectuel et théologien de l islam, explique comment on a laissé l islam confiné dans les banlieues ce qui a eu pour conséquence de condamner sa pratique à la clandestinité dans les caves.

 

 

 

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il y a une heure, Torque a dit :

Oui mais bon, j'ai l'impression qu'on ne débat plus jamais sur le fond (tendance générale hein), et que seules comptent maintenant les "sources" et les qualités supposées, les accréditations "professionnelles" de ceux qui soutiennent telle ou telle idée.

Il me parait tout aussi important de pouvoir débattre sur l'article que sur les sources. Les médias traditionnels ont de gros défauts et sont à regarder ou lire avec suffisamment d'esprit critique, mais ils ont néanmoins signé pour fournir des infos vérifiées (ce qui n'empêche pas les erreurs de l'afp ou les infos très vite fait vérifiées de certains médias).

Quant aux articles "amateurs", ils peuvent être de très bonne qualité et le fruit d'un long travail d'investigation, mais il faut garder à l'esprit que cela reste des infos théoriquement moins fiables. Dans la tribune vox (ce qu'ont fait beaucoup d'autres journaux comme le monde ou le nouvel obs), il y a une ambiguïté (volontaire ?) sur la légitimité journalistique de ces articles. Ça me paraissait important de préciser de quoi il s'agissait.

il y a 54 minutes, Torque a dit :

Bon, possible lueur d'espoir dans tout ça, on va peut-être finir par recommencer à penser par nous-mêmes.

Le questionnement personnel et le débat d'idées ne seront pas simples puisque toute réflexion est susceptible de s'appuyer sur de fausses infos (puisqu'apparemment il n'y a plus qu'elles qui circulent !), mais au moins on y gagnera en simplicité en se basant sur le bon-sens.

C'est là que ça devient intéressant en effet. A partir du moment où l'on fait moins confiance aux médias traditionnels et où l'on doute de tout ce que l'on trouve sur le net, il ne nous reste plus que notre esprit critique pour diversifier nos sources d'information et réfléchir par nous-même. Est-ce vraiment une mauvaise chose ? D'ailleurs, si le sujet en intéresse certains, je leur recommande cette chaine : https://www.youtube.com/user/fauxsceptique/videos

Pour le fond du sujet, je préfère laisser ça aux experts en géopolitique qui font ça très bien (ce n'est pas du sarcasme, j'ai apprécié leur conversation). En revanche je ne manquerai pas de vous lire.

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Il y a 5 heures, Yufi a dit :

A savoir que Figaro Vox est une tribune qui donne la parole à des personnes qui ne sont pas journalistes. Les infos ne sont donc pas vérifiées et sont du même ressort que ce qu'on peut lire sur les sites non journalistiques.

L'auteure de cette tribune se base sur les affirmations du Canard Enchaîné :

http://www.huffingtonpost.fr/2016/07/29/islam-france-reorganisation-financement-reforme-concordat_n_11254664.html

Citation

Selon Le Canard Enchaîné, le ministre de l'Intérieur réfléchirait depuis plusieurs semaines à une association entre l'État et l'islam en France. Le but pour Bernard Cazeneuve serait de mieux organiser l'islam dans le pays, et de permettre un contrôle amélioré de l'État sur le culte musulman.

"Tout en gardant mes principes républicains, je m'interroge sur l'usage vis-à-vis de l'islam d'un concordat tel que celui qui est en vigueur en Alsace-Moselle", aurait déclaré le ministre lors du séminaire gouvernemental du 23 juillet.

Cette réflexion viendrait, toujours selon Le Canard, des propos de l'imam niçois Abdelkader Sadouni dans une interview au journal italien Il Giornale, publiée quelques jours après l'attentat de Mohamed Lahouaiej Bouhlel sur la Promenade des Anglais. L'homme dénonçait "la laïcité française", "responsable des attentats" selon lui. Une prise de parole que Bernard Cazeneuve aurait fustigée lors du séminaire.

Cazeneuve a démenti avoir envisagé un concordat au profit de l'Islam : http://www.metronews.fr/info/bernard-cazeneuve-dement-vouloir-instaurer-un-concordat-au-profit-de-l-islam/mpgC!4Qos8qV0XyGjc/

Citation

Bernard Cazeneuve indique qu’une "telle visée serait anticonstitutionnelle". Il poursuit : "Elle est de surcroît parfaitement contraire à mes convictions profondes". "Je vous confirme donc que ce projet est étranger à ma volonté et au sens de mon action", ajoute-t-il, démentant formellement avoir tenu de tels propos.

Et précisé :

Citation

I"L’Etat laïc n’a pas à se mêler, bien entendu, du contenu théologique de leur formation. Mais il peut s’efforcer de faire en sorte que celle-ci soit rendue possible en France et qu’elle bénéficie de l’excellence de nos universités en matière d’islamologie et d’histoire des religions. L’existence de facultés de théologie catholique et protestante à Strasbourg peut constituer une base pour notre réflexion à ce sujet".

C’est, d’après le ministre, cette dernière idée "limitée" et "strictement laïque" qui a conduit le Canard enchaîné, "sur la base de rapports erronés", à lui "prêter le projet de rétablir le concordat".

Qui croire ?

 

Lire aussi à ce sujet les déclarations de Manuel Valls :

http://www.europe1.fr/politique/pour-mariton-valls-menace-la-loi-de-1905-et-le-principe-de-laicite-2810989

Citation

Le Premier ministre dit vouloir "bâtir un véritable pacte" avec l'islam, dans une tribune parue dans le Journal du dimanche. 

INTERVIEW

Manuel Valls en appelle à "bâtir un véritable pacte" avec l'islam, dans une tribune parue dans le Journal du dimanche. Mais pour le député (LR) Hervé Mariton, interrogé par Europe 1, "il y a dans la proposition du Premier ministre non pas une vision de l'islam de France mais plutôt une vision de l'adaptation de la laïcité. Et cette adaptation, je ne la souhaite pas". 

 

Ce que propose Manuel Valls.

 Le Premier ministre porte notamment un objectif ambitieux : que plus aucun imam ni aucun aumônier ne soit formé à l'étranger. Il tient même à ce que la France devienne "un pôle d'excellence européenne dans l'enseignement de la théologie musulmane". "L'Etat n'a pas à s'occuper de théologie. Mais il peut aider à la création d'institutions à la formation solide", poursuit le Premier ministre.

Une tâche difficile, car la loi de 1905 interdit aux pouvoirs publics de financer directement de telles formations. Faut-il pour autant mettre en place un concordat, comme le demande certains et comme c'est le cas en Alsace et en Moselle, où l'Etat reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite, ce qui lui donne le droit d'investir des fonds publics ? Manuel Valls refuse dimanche "toute tentation néoconcordataire", qui "serait une insulte à la laïcité". Mais selon lui, il va tout de même falloir "revoir certaines règles pour tarir les financements extérieurs et accroître en compensation les possibilités de levées de fonds en France". "Tout devra être mis sur la table, avec les musulmans de France et leurs instances représentatives", précise-t-il.

 

Citation

Pour Mariton, on se dirige vers un "financement public". 

Pour Hervé Mariton, les arguments de Manuel Valls sont trop flous. "Sur la capacité de financement de l'Islam de France, je ne comprends pas bien ce que cela veut dire", explique-t-il à Europe 1. "L'interdiction des financements étrangers, je suis d'accord. Je le propose même depuis longtemps. Mais implicitement, dans la proposition du Premier ministre, je vois une mise en cause de la loi de 1905, du principe de laïcité", s'inquiète le député de la Drôme. Et de poursuivre : "autour de cette capacité de financement, il y a probablement une proposition de financement public (de l'islam). Et ça, c'est inacceptable".

 

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Impression que Valls et Cazeneuve disent à tour de rôle tout et son contraire, juste histoire de montrer qu'ils sont sur le coup et qu'ils attendent de voir les réactions des uns et des autres avant de se prononcer davantage, l'intention étant de faire traîner les choses le plus longtemps possible....2017 ?

En attendant ils agitent l'épouvantail d'une extrême droite qui serait en embuscade, prête à déclencher une guerre civile, dernier argument des incapables qui se repassent les clés du pouvoir tous les cinq ans. La campagne électorale qui s'annonce va être d'un niveau exceptionnel.

Programme de la droite: La gauche est nulle, faisons barrage au FN.

Programme de la gauche: La droite est nulle, faisons barrage au FN.

Programme du FN; Droite et gauche sont nulles, virons-les.

 

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Il y a 2 heures, Yufi a dit :

Quant aux articles "amateurs", ils peuvent être de très bonne qualité et le fruit d'un long travail d'investigation, mais il faut garder à l'esprit que cela reste des infos théoriquement moins fiables. Dans la tribune vox (ce qu'ont fait beaucoup d'autres journaux comme le monde ou le nouvel obs), il y a une ambiguïté (volontaire ?) sur la légitimité journalistique de ces articles. Ça me paraissait important de préciser de quoi il s'agissait.

Oui, et dans l'article du FigaroVox, il faut même avoir conscience qu'il ne s'agit pas du tout d'un travail journalistique mais d'une interprétation par une militante politique - mais son appartenance à un parti est précisée assez visiblement au début.

L’ambigüité vient de ce type de format -"l'estampille" du journal- mais aussi du fait qu'elle rapporte d'abord prudemment des propos "prêtés" par le Canard au ministre en  sous-entendant ensuite allègrement qu'il les a bel et bien tenus en parlant de "ballon d'essai".

Réflexion pas inintéressante, ceci dit...

Modifié par prof désécol
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http://www.atlantico.fr/rdv/zone-franche/appel-42-personnalites-musulmanes-contre-islamisme-juifs-comme-truchement-hugues-serraf-2780599.html

 

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L'appel des 42 personnalités musulmanes contre l'islamisme : les juifs, victimes ou "truchement" ?

par Hugues Serraf, journaliste et écrivain

Un appel à "la responsabilité des musulmans de France", signé par une quarantaine de personnalités, fait curieusement l'impasse sur l'une des cibles principales du djihadisme en France. Ici comme ailleurs, le diable est dans le détail.

 Je l'ai trouvé plutôt pas mal, cet appel d'une quarantaine de personnalités musulmanes à "assumer leurs responsabilités" dans le JDD d'hier. Le rabâché "pas d'amalgame" a beau rester on ne peut plus légitime, les Français musulmans n'étant pas plus collectivement concernés par le terrorisme islamiste que l'ensemble de la classe politique n'est comptable des turpitudes d'un Balkany ou d'un Guérini, on trouverait étrange qu'ils le soient encore moins que le reste de la population...

 A tort ou à raison, les théologiens trancheront, les types qui mitraillent les terrasses de restaurants ou égorgent dans les églises se réclament de l'islam. Il revient donc effectivement aux musulmans de "prendre la parole en tant que tels", de "répondre à l'interpellation : mais où êtes-vous, mais que faites-vous ?", toute "paradoxale" qu'elle soit dans un pays où "la religion est une affaire privée".

 Les signataires appellent donc de leur vœux, en écho à Manuel Valls, s'exprimant d'ailleurs dans le même numéro du JDD, une refondation de l'islam en France passant par le remplacement de responsables communautaires dépassés, la protection des jeunes de l'influence des idéologues djihadistes, le financement transparent des mosquées, et une formation de qualité pour les imams. Ils parlent même de mener la "bataille culturelle contre l'islamisme radical".

 

 On est toutefois forcé de noter, à lire l'introduction en forme d'énumération des différentes catégories de victimes françaises des terroristes de cet appel bienvenu ("Après l'assassinat de caricaturistes, après l'assassinat de jeunes écoutant de la musique, après l'assassinat d'un couple de policiers, après l'assassinat d'enfants, de femmes et d'hommes assistant à la célébration de la fête nationale, aujourd'hui l'assassinat d'un prêtre célébrant la messe…"), la disparition des cibles juives. L'absence surprenante de la moindre référence à l'école Ozar Hatorah de Toulouse ou à l'Hypercacher de Vincennes.

 Pas plus psychanalyste que théologien, je ne me permettrai pas de gloser sur la raison profonde de cette omission, même si Freud, dans Psychopathologie de la vie quotidienne, a tendance à attribuer ce genre d'impair à du "refoulement". Je me laisserai pourtant aller à trouver un poil leste l'explication fournie, sur Facebook, par l'un des signataires : parler des caricaturistes servirait de "truchement" à l'évocation des victimes juives. CQFD.

 

 Dissertant un jour de la Deuxième Guerre mondiale, Jean-Marie Le Pen avait qualifié l'extermination des juifs de "détail de l'histoire", l'antisémitisme des nazis tenant pour lui du banal épiphénomène. Par analogie, la haine anti-juive des djihadistes mériterait sans doute d'être approchée avec davantage de considération par ces réformateurs. C'est que la distance semble bien courte du "truchement" au "détail"...

 

 

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