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l’inclusion scolaire ou la destruction de l’enseignement spécialisé


nonau

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Connaissez-vous PIAL??? A lire de toute urgence et à transmettre!

Le 18 janvier, dans le cadre du rapport « ensemble pour l’école inclusive », le ministre annonce l’expérimentation de « Pôles inclusifs d’accompagnement localisés » PIAL dans chaque académie.

Ces PIAL sont mis en place au moment où 10 900 postes d’AESH sont créés, mais 20 000 contrats d’AVS sont supprimés, soit des milliers de personnels précaires mis au chômage et des milliers d’heures en moins pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

Les suppressions de postes, les fermetures d’établissements spécialisés et adaptés ne suffisent plus. L’accompagnement des élèves par des personnels précaires et sous-payés est encore trop cher pour le gouvernement. Les PIAL sont donc les dispositifs qui vont accompagner la diminution de l’aide aux élèves en situation de handicap. De quelle manière ?

Avec les PIAL, deux objectifs principaux sont avancés :

  • « L’organisation des moyens d’accompagnement au niveau des établissements ou des circonscriptions apparaît comme une modalité d’action intéressante »
  • « Dans le cadre de cette expérimentation, le focus de la compensation est déplacé vers celui de l’organisation pédagogique »

 Avec les PIAL, on demande aux personnels de participer à la diminution de l’aide aux élèves en situation de handicap

 Il s’agit de confier la gestion des AESH et CUI-PEC au niveau des circonscriptions ou de réseaux d’écoles. C’est à ce niveau-là que les affectations, les emplois du temps des AESH ou des CUI-PEC seraient gérées, dans une logique de mutualisation.

Il s’agit de réduire drastiquement le nombre d’heures d’accompagnement dévolues précisément par la MDPH aux élèves en situation de handicap et d’organiser cette diminution des moyens d’accompagnement par les directeurs d’école et les adjoints.

L’objectif est bien que toute règlementation dans les notifications soit cassée, au profit d’une mutualisation visant à faire des économies sur le dos des personnels enseignants, AESH ou PEC-CUI et des élèves en situation de handicap

Dans le un département, dans le cadre de l’expérimentation, directeurs d’école, IEN et chefs d’établissement sont réunis pour une présentation de cette expérimentation.

Dans le livret de présentation projeté lors de la réunion, on les prévient de risques de « réactions négatives de parents et des professionnels concernés (professeurs, AESH…) ». En effet, on peut comprendre les réactions indignées chez les personnels et les parents d’élèves que ce nouveau dispositif ne manquera pas de provoquer !

 Comment donc faire passer la pilule ?

Toujours lors de cette réunion, on indique aux participants qu’il faut « convaincre les familles qu’il ne s’agit pas de faire plus avec moins de moyens mais de travailler autrement » et « engager les professeurs dans les changements de pratique incluant une meilleure prise en compte des besoins particuliers des élèves » Voilà donc avec quels arguments le ministre entend faire passer la diminution drastique d’aide aux élèves en situation de handicap !

On leur enjoint également « d’accompagner les équipes pour limiter leurs interventions visant à influencer les familles à réclamer au-delà du besoin ». Les choses sont claires : les enseignants devraient inciter les familles à ne pas demander l’aide à laquelle les élèves ont droit. Inacceptable !

Par ailleurs, dans certains départements, sont créés des postes de « professeurs ressources référent pour les PIAL », pour contribuer au pilotage des PIAL au niveau départemental, postes soumis aux 1607h annualisées !

https://www.fo-fnecfp.fr/le-ministre-annonce-une-nouvelle-experimentation-les-pial/

On croyait avoir tout vu...

A noter l'avis du Se Unsa :

Insister sur les aménagements et l’organisation pédagogiques impliquant toute la communauté éducative locale, et non plus lier l’inclusion à l’accompagnement par un.e AESH individuel.le, n’appelle pas d’opposition de principe de notre part

Cette organisation des moyens d’accompagnement au niveau des établissements ou des circonscriptions apparaît comme une modalité d’organisation intéressante.

http://enseignants.se-unsa.org/Experimentation-des-PIAL-les-AESH-concerne-e-s

Pauvre France!

 

 

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"L'inclusion ça ne marche pas? Alors on va encore aller plus loin et surtout on fera d'énormes économies! " C'est d'une violence!

On le voit bien maintenant cette idéologie qui met "l'humain" à la remorque est mortifère pour l'école publique!!!

Pour la première fois de ma vie professionnelle je pense à une reconversion voir une démission!

La stratégie est bien de mettre notre école publique, notre patrimoine républicain à genoux. Les écoles privées se frottent déjà les mains.

 

 

  • Triste 1
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  • 4 semaines plus tard...
Citation

L’inclusion scolaire : mythe ou réalité ?

[...] L’institution scolaire est donc sommée de devenir une sorte de microsociété à même de favoriser des espaces de développement personnel, afin de réduire les inégalités et les différences stigmatisantes, appréhendées comme étant uniquement liées à des effets organisationnels. Pour les promoteurs de cette approche, les différences, aussi massives soient-elles, ne posent aucun problème avec un peu de bonne volonté. Au contraire, elles peuvent être perçues comme des opportunités à rentabiliser.

Dès lors, le vocabulaire du management est abondamment sollicité, car ce serait effectivement une problématique de stratégies gestionnaires qui permettrait de réduire le préjudice lié au handicap. Changeons l’organisation de l’école et de la société, et l’incapacité ou la déficience n’existeront plus, puisqu’il n’y a là qu’une question de regard, de tolérance et d’accueil. La pédagogie doit ainsi devenir émancipatrice et éthique en priorité, engendrant des « synergies éducatives », et favorisant la « mise en compétence des apprenants ». 

Et c’est donc aux enseignants qu’incombent la « responsabilité de maîtriser l’hétérogénéité des conditions et des situations, en inscrivant leur fonction dans une vision polysystémique se préoccupant des interdépendances interinstitutionnelles et interindividuelles nécessaires à la réalisation du projet éducatif » (bah oui, pourquoi ils n’y avaient pas pensé plus tôt au lieu d’exiger des moyens et une reconnaissance de leur statut ?). Car, c’est bien connu, « le handicap est un problème individuel qui trouve sa source dans les effets pervers liés aux dysfonctionnements organisationnels, aux erreurs de gestion et/ou de management, à l’absence de procédures, à l’illisibilité des pratiques, à la mauvaise qualité de la formation, aux attitudes des enseignants et à la rigidité des méthodes pédagogiques ou au manque de résilience des intéressés avant de le lier au rapport qu’entretient la société au corps infirme » (Serge Ebersold, OCDE).

Donc, par exemple, cet enfant, infirme moteur cérébral depuis la naissance, ou cet autre porteur d’un syndrome génétique avec déficience cognitive, ou encore celui-là, autiste d’intensité sévère, sans langage, ne seraient handicapés que du fait de l’intolérance collective et des erreurs de management de notre système social. C’est la faute à la société, aux acteurs de l’enseignement, aux politiques, aux familles, qui n’ont pas su manager des stratégies efficientes d’empowerment.

De fait, on perçoit bien la dimension accusatrice qui pèse sur le système scolaire, avec les enseignants en première ligne, mais aussi sur les familles. Car, au-delà de cette conception universelle de l’accessibilité, ce sont bien aux acteurs de proposer un cadre d’inclusion sans cesse ajusté.

Quelques réflexions théoriques s’imposent sur ce modèle de l’inclusion : car, au-delà des bons sentiments auxquels on ne peut qu’adhérer, une forme d’idéologie apparait en arrière-plan, qu'il convient de décrypter.

[...]

la suite ici :

https://www.politis.fr/blogs/2019/03/linclusion-scolaire-mythe-ou-realite-34359/

 

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Ici c'est 50% des élèves d'ime-itep qui doivent être inclus en ordinaire en 2021 et 75% en 2023. Même l'ien-ash ne sait pas comment faire. 

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L'Italie devient LE modèle en terme d'inclusion généralisée sans moyen et sans distinction. Il n'est pas rare là bas de voir dans des classes surchargées des élèves tétraplégiques cotoyer un élève autiste profond sans aide si ce n'est une sorte de pôle ressource qui vous guide...C'est bien on s'inspire d'un des pires système éducatif en Europe...

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Il y a 21 heures, prof désécol a dit :

Merci pour cet article remarquable.

On peut ajouter que cette école de l'inclusion affirme une vision libérale de l'école considérant qu'un enseignement collectif n'est plus possible parce que la société ne serait composée que d'un agrégat d'individus atomisés ayant chacun leurs besoins propres, les monades leibniziennes.

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Il y a 12 heures, nonau a dit :

L'Italie devient LE modèle en terme d'inclusion généralisée sans moyen et sans distinction. Il n'est pas rare là bas de voir dans des classes surchargées des élèves tétraplégiques cotoyer un élève autiste profond sans aide si ce n'est une sorte de pôle ressource qui vous guide...C'est bien on s'inspire d'un des pires système éducatif en Europe...

Et le discours du pôle ressource quand on se coltine un gamin vraiment dur je l'entends d'ici : les mecs ils vont t'expliquer en long et en large qu'il faut faire ce que tu fais ou ce que tu as déjà essayé ( et qui bien sûr ne marche pas ) ...

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Il y a 10 heures, ronin a dit :

Ben oui, il faut différencier. Et se remettre en cause. 

Et désormais ne plus faire de vague!

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Le 06/03/2019 à 09:37, nonau a dit :

L'Italie devient LE modèle en terme d'inclusion généralisée sans moyen et sans distinction. Il n'est pas rare là bas de voir dans des classes surchargées des élèves tétraplégiques cotoyer un élève autiste profond sans aide si ce n'est une sorte de pôle ressource qui vous guide...C'est bien on s'inspire d'un des pires système éducatif en Europe...

Attention à ce que tu dis, en Italie quand tu as un élève en situation de handicap dans une classe, l'effectif de la classe est diminué. Quand le handicap est très lourd, l'effectif est très nettement diminué. De plus, ces élèves ne bénéficient pas seulement d'AVS mais d'enseignant de soutien auquel va s'ajouter aussi des assistants. 

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