Frédo45 Posté(e) 28 mars 2015 Posté(e) 28 mars 2015 Dans l'appel de Bobigny, la notion de PEDT apparaît ? Ah ouais... http://www.villeseducatrices.fr/page.php?page_id=20 Mobiliser avec ce projet éducatif global toutes les ressources éducatives des territoires et de l’école, à travers l’articulation des objectifs nationaux avec les projets éducatifs des établissements d’enseignement et des institutions culturelles publiques, et ceux des territoires. Promouvoir la coéducation, la coopération éducative de tous les acteurs, garantir la place et les droits des parents, des enfants et des jeunes Nous pouvons nous appuyer sur des communes, des départements et des régions assumant la priorité à l’éducation et engagés dans des démarches de “territoires apprenants” ou de “villes éducatrices” et mobiliser tous les acteurs du monde économique et leur potentiel de formation et d’insertion en relation avec le service public. ...ouais. Ouais... Et ?
prof désécol Posté(e) 28 mars 2015 Posté(e) 28 mars 2015 Et rien. Ah si ! Cet appel à mobiliser avec ce projet éducatif global toutes les ressources éducatives des territoires et de l’école, à travers l’articulation des objectifs nationaux avec les projets éducatifs des établissements d’enseignement et des institutions culturelles publiques, et ceux des territoires... ...le SNUipp l'a signé.
Frédo45 Posté(e) 28 mars 2015 Posté(e) 28 mars 2015 Oui, et ? Juste une petite remarque : comment peut-on être défavorable aux projets éducatifs locaux ? En effet, ils existaient avant la réforme des rythmes. Mais il y a une différence entre un projet éducatif local qui s'appuie sur les projets d'école et un projet éducatif imposé aux écoles. Qu'une municipalité s'appuie sur les travail des équipes enseignants pour construire un projet éducatif ne me pose aucun problème, bien au contraire. Par contre, que ce soient les municipalités qui fixent les axes des projets éducatifs des écoles n'est pas normal.
prof désécol Posté(e) 28 mars 2015 Posté(e) 28 mars 2015 Juste une petite remarque : comment peut-on être défavorable aux projets éducatifs locaux ? En effet, ils existaient avant la réforme des rythmes. On ne voit pas en quoi il faudrait y être favorable de manière inconditionnelle sous prétexte qu'ils existaient avant la réforme des rythmes. Mais il y a une différence entre un projet éducatif local qui s'appuie sur les projets d'école et un projet éducatif imposé aux écoles. ... risque qui était clairement annoncé dans l'appel avec les expressions "promouvoir la coéducation" et "l’articulation des objectifs nationaux avec les projets éducatifs [...] des territoires" dans l'appel de Bobigny Qu'une municipalité s'appuie sur les travail des équipes enseignants pour construire un projet éducatif ne me pose aucun problème, bien au contraire. Par contre, que ce soient les municipalités qui fixent les axes des projets éducatifs des écoles n'est pas normal. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Frédo45 Posté(e) 29 mars 2015 Posté(e) 29 mars 2015 Excuse-moi mais je suis plus favorable aux municipalités qui s'intéressent à l'éducation et à la jeunesse qu'à celles qui s'en foutent. Et dans l'appel de Bobigny, il y a demande d'articulation entre missions de l'EN et missions de la commune, pas demande de municipalisation. Tu peux faire semblant de ne pas entendre mes arguments.
Adan Posté(e) 29 mars 2015 Posté(e) 29 mars 2015 Avec ta vision, on a intérêt à habiter/travailler avec une mairie très intelligente ^^ car mes deux communes pro et personne, non merci ...l'école c'est une garderie à leurs yeux et nous on devrait faire le ménage ! Je trouve que cela entraîne une iniquité entre nous et nous laisse à la merci de la mairie.. On va se retrouver avec des communes désertées par les collègues ( orange par exemple) avec des équipes instables, ce qui n'est pas bon pour les élèves. Certes, avec l'état, la gestion est difficile mais au moins on était tous traité pareil. Donc moi, je n'en veux pas gérer de cette manière ....
k-rolette Posté(e) 29 mars 2015 Posté(e) 29 mars 2015 Quelques réactions sur le sujet: http://www.laviemoderne.net/humeurs/110-la-haine-de-la-discipline C'est une réforme qui s'attaque aussi à l'enseignement des langues anciennes: http://www.laviemoderne.net/detox/111-que-peut-on-gagner-a-perdre-son-latin 2 très bons liens et bien moi cette partie du premier texte ne me plait pas. Et oui, c'est encore la faute de l'école primaire ! Je cite : "Mais ce travail est lent. Il relève d’un rythme étranger au rythme électoral, aux préoccupations démagogiques (faire croire qu’on va garantir à tous les enfants un diplôme, mais sans contraintes, sans efforts, même si, en sortant de primaire, ils ne comprennent rien à un texte simple). Il suppose que l’on enseigne vraiment la lecture et le vocabulaire aux élèves de Primaire, au lieu de noyer le Français dans un grand domaine intitulé « les langages », et mêlant à peu près toutes les matières, afin d’être sûr de pouvoir diplômer des illettrés. Il est assurément plus commode, plus rentable à court terme, à la fois économiquement et politiquement, de continuer à vilipender les disciplines et à les pourchasser, et de parer l’interdisciplinarité de toutes les vertus." Quel mépris, encore une fois, pour notre travail.... Ce ne sont pas les enseignants qui sont mis en cause mais les programmes . Pourquoi se sentir attaqués ? Il y a bien un problème en primaire comme ailleurs et le premier c'est peut-être la baisse des horaires de français depuis des années . C'est peut-être aussi parce qu'on veut faire croire que si tout va mal c'est uniquement pour des raisons pédagogiques . J'allais écrire la même chose, Jeanounette.
Phil Guilen Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 La véritable raison de la « refondation » "Privatisation de l'enseignement public", la France a signé en son temps l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) où l'éducation fait partie intégrante des domaines ouverts à la concurence dans une contexte de mondialisation économique orchestré par l'OMC. Il s'ensuit les réformes en cours (et qui se poursuivront quelle que soit la couleur politique du gouvernement en exercice) sur l'ouverture de la carte scolaire, sur l'autonomie des universités (qui préfigure celle des établissements secondaires et primaires) qui s'accompagne de l'augmentation des frais d'inscriptions pour les étudiants (et leur corollaire : le développement de prêts étudiants par les banques), sur la réforme projetée des modes d'évaluation des personnels (des équipes et non plus seulement des individus, avec des entretiens ciblant des objectifs d'évolution: on retrouve les "projets d'école"), ainsi que la discussion actuelle sur la "redéfinition du métier d'enseignant", sur le développement des formations en ligne et du numérique à l'école(juteux marchés), sur l'ouverture d'écoles étrangères sur le sol national (et réciproquement), sur l'harmonisation du système européen d'évaluation du cursus des individus dont on cherche à développer l'employabilité, dont la mouture locale française s'appelle le Socle Commun des Compétences et des Connaissances (et bientôt aussi de Culture); il s'accompagne du discours sur "la formation tout au long de la vie, du berceau à la tombe". Et bien d'autres choses encore (comme l'idée du chèque éducation) qui malgré leur diversité apparente, ne sont que les multiples facettes d'une évolution cohérente qui façonne petit à petit une nouvelle école dont l'entreprise est le modèle et la fin. Pour résumer : un ajustement structurel de l'école française aux règles néolibérale du Marché. Les Etats-Unis nous ont précédé dans cette voie d'une école à deux vitesses : une école performante pour une élite qui peut se l'offrir (ou pour des personnes qui s'endettent pour se la payer) et une école pour la masse où l'on forme une main d'oeuvre bon marché, peu cultivée (et pour cause: on s'y emploie grâce à des méthodes pédagogiques inefficaces), apte à prendre sa place dans le circuit de production. Pour cela quelques compétences de bases sont nécessaires: savoir se servir d'un ordinateur, pouvoir communiquer en anglais (marché ouvert européen oblige), savoir travailler en équipe sur des projets (exactement comme le font les intérimaires, travailleurs précaires qui sera peut-être la norme demain): on retrouve nos chers piliers du socle commun (dans sa version française le pilier "esprit d'entreprise " a été subtilement scindé et renommé : autonomie et initiative, et compétences sociales et civiques... Si cette analyse vous intéresse, vous pouvez aller plus loin en lisant : "Le nouvel ordre éducatif mondial" de Christian Laval et Louis Weber - "la nouvelle école capitaliste" de Christian Laval, Francis Vergne, Pierre Clément et Guy Dreux - "Tableau Noir" de Nico Hirtt (et de multiples articles, analyses et vidéos disponibles sur Internet)
Frédo45 Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 Avec ta vision, on a intérêt à habiter/travailler avec une mairie très intelligente ^^ car mes deux communes pro et personne, non merci ...l'école c'est une garderie à leurs yeux et nous on devrait faire le ménage ! Je trouve que cela entraîne une iniquité entre nous et nous laisse à la merci de la mairie.. On va se retrouver avec des communes désertées par les collègues ( orange par exemple) avec des équipes instables, ce qui n'est pas bon pour les élèves. Certes, avec l'état, la gestion est difficile mais au moins on était tous traité pareil. Donc moi, je n'en veux pas gérer de cette manière .... C'est bien pour ça que cette réforme est mauvaise, car sa réussite dépend des mairies. Là encore, on déforme les propos des intervenants sur le forum.
Polythene Pam Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 Ces bouquins sont anciens (sauf le 2è) et très prémonitoires, en particulier "Tableau noir" : L’OCDE ayant évalué à 5 800 milliards de francs les dépenses annuelles d’enseignement de ses 29 Etats membres, les industriels devaient logiquement convoiter la source de profits que représente le système éducatif. Leur stratégie est dévoilée dans ce livre, où figurent les extraits de nombreux rapports relatifs à l’éducation, élaborés au niveau supranational par la Table ronde des industriels, la Commission européenne ou l’OCDE. A lire ces rapports, les enseignants ne seraient pas assez proches des réalités économiques, et il faudrait donc confier l’organisation de l’éducation aux entreprises. L’enseignement à distance, grâce au multimédia, est le fer de lance de ce projet. Il y a là non seulement de nouveaux débouchés en matériel et logiciels éducatifs (les didacticiels), mais aussi des possibilités de réduction des coûts de formation (chez soi, sur le temps libre...). De nouvelles formes de travail à domicile apparaissent, plus atomisées, et par conséquent moins propices à l’organisation de résistances collectives. En définitive, les deux auteurs nous révèlent à quel point le discours sur la révolution technologique, grâce auquel on veut promouvoir un apprentissage tout au long de la vie, a aussi pour fonction de mettre en oeuvre, puis de légitimer, la privatisation de l’enseignement. http://www.monde-diplomatique.fr/1998/12/POUPEAU/4230 De toutes manières, avec la br.....ée que le PS vient de se prendre, la refondation de l'Ecole a du plomb dans l'aile (déjà que tout a déjà fait plus ou moins pschiiiiit...). Il n'empêche, le PS, tout comme l'UMP, veut faire de l'Ecole une valeur marchande. Il n'y a qu'à effectivement regarder du côté des Etats-Unis (qui ont 20 ans de konneriz d'avance sur nous), et on a une idée de ce qui nous attend. Finalement, heureusement qu'il y a les mouflets... L'autre soir, j'ai croisé un élève qui m'a dit : "Toi, tu es maîtresse et directrice. Pfffff, quel boulot !!!!". Il devrait être embauché immédiatement comme conseiller de NVB.
Goëllette Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 La véritable raison de la « refondation » "Privatisation de l'enseignement public", la France a signé en son temps l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) où l'éducation fait partie intégrante des domaines ouverts à la concurence dans une contexte de mondialisation économique orchestré par l'OMC. Il s'ensuit les réformes en cours (et qui se poursuivront quelle que soit la couleur politique du gouvernement en exercice) sur l'ouverture de la carte scolaire, sur l'autonomie des universités (qui préfigure celle des établissements secondaires et primaires) qui s'accompagne de l'augmentation des frais d'inscriptions pour les étudiants (et leur corollaire : le développement de prêts étudiants par les banques), sur la réforme projetée des modes d'évaluation des personnels (des équipes et non plus seulement des individus, avec des entretiens ciblant des objectifs d'évolution: on retrouve les "projets d'école"), ainsi que la discussion actuelle sur la "redéfinition du métier d'enseignant", sur le développement des formations en ligne et du numérique à l'école(juteux marchés), sur l'ouverture d'écoles étrangères sur le sol national (et réciproquement), sur l'harmonisation du système européen d'évaluation du cursus des individus dont on cherche à développer l'employabilité, dont la mouture locale française s'appelle le Socle Commun des Compétences et des Connaissances (et bientôt aussi de Culture); il s'accompagne du discours sur "la formation tout au long de la vie, du berceau à la tombe". Et bien d'autres choses encore (comme l'idée du chèque éducation) qui malgré leur diversité apparente, ne sont que les multiples facettes d'une évolution cohérente qui façonne petit à petit une nouvelle école dont l'entreprise est le modèle et la fin. Pour résumer : un ajustement structurel de l'école française aux règles néolibérale du Marché. Les Etats-Unis nous ont précédé dans cette voie d'une école à deux vitesses : une école performante pour une élite qui peut se l'offrir (ou pour des personnes qui s'endettent pour se la payer) et une école pour la masse où l'on forme une main d'oeuvre bon marché, peu cultivée (et pour cause: on s'y emploie grâce à des méthodes pédagogiques inefficaces), apte à prendre sa place dans le circuit de production. Pour cela quelques compétences de bases sont nécessaires: savoir se servir d'un ordinateur, pouvoir communiquer en anglais (marché ouvert européen oblige), savoir travailler en équipe sur des projets (exactement comme le font les intérimaires, travailleurs précaires qui sera peut-être la norme demain): on retrouve nos chers piliers du socle commun (dans sa version française le pilier "esprit d'entreprise " a été subtilement scindé et renommé : autonomie et initiative, et compétences sociales et civiques... Si cette analyse vous intéresse, vous pouvez aller plus loin en lisant : "Le nouvel ordre éducatif mondial" de Christian Laval et Louis Weber - "la nouvelle école capitaliste" de Christian Laval, Francis Vergne, Pierre Clément et Guy Dreux - "Tableau Noir" de Nico Hirtt (et de multiples articles, analyses et vidéos disponibles sur Internet) Ce n'est guère étonnant et ça fait plusieurs années que certains d'entre nous le dénoncent. Mais peux-tu donner le lien ? Merci.
nonau Posté(e) 21 avril 2015 Posté(e) 21 avril 2015 Petit article fort intéressant sur la manipulation des médias dans cette histoire... http://laviemoderne.net/mirabilia/115-la-pedagogie-nutella
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