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Posté(e)
Il y a 1 heure, éowin a dit :

Ici en ce moment ce sont les cahiers du jour qui disparaissent le week-end ! Je pense que nous allons travailler sur feuilles et je vais agrafer par semaine. Me fatiguent!!!!!!

Les 3 premières fois, je prête une feuille et on colle quand ils le ramènent le lendemain. Après, c'est feuille de brouillon et on recopie aux récréations. 

Le pire c'est quand le cahier du jour n'est pas de retour le lundi et que le mardi, on me le ramène et qu'il n'est pas signé, je peste contre les parents ! 

La meilleure c'est un de mes élèves qui a oublié son cahier de lecture (dont on se sert tous les jours) chez un de ses parents, ben comme c'est la semaine de l'autre, il n'a pas fait ses devoirs de la semaine ... 

Comment en vouloir aux enfants d'avoir du mal à s'investir quand les parents s'en fichent ? (surtout que je ne redonne pas de photocopies ou autres dans ces cas-là, ils doivent se débrouiller, sinon c'est trop facile). 
Je pense qu'une bonne partie des problèmes que l'on rencontre avec cette nouvelle génération d'élèves est à chercher du côté des parents (reflet de l'évolution de la société en général). 

  • J'adhère 4
Posté(e)
il y a une heure, SepH a dit :

Je pense qu'une bonne partie des problèmes que l'on rencontre avec cette nouvelle génération d'élèves est à chercher du côté des parents (reflet de l'évolution de la société en général). 

Bien évidemment ! Et c'était également le cas de la précédente.

Ca a été longtemps tabou chez les enseignants. Ceux qui osaient l'évoquer se faisaient traiter de fachos, et c'est pourquoi nous avons perdu au moins une génération !

Si au moins on arrive à sauver celle-ci en re-responsabilisant les parents, enfin !

  • Haha 1
  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Et pourtant en maternelle on leur apprend, il faut bien être assis, bien se tenir pour bien écrire, bien tenir le crayon, bien placer sa main et son bras, l'écriture doit glisser, tout ça pour  ne pas avoir mal...

  • J'adhère 1
Posté(e)
Le 14/12/2023 à 23:23, Delavegue a dit :

Elle a un suivi psy hebdomadaire, ils ont l'air de s'investir pour l'aider mais niveau éducatif, c'est pas la folie j'ai l'impression. Elle a déjà fait capituler deux psys, elle est très maligne, manipulatrice. J'ai eu des retours sur les causes mais je ne peux pas y remédier, je ne suis pas psy. Tout cela date du confinement et d'une multitudes d'évènements mais rien qui nécessiterait d'être signalé.

Tout ce que j'ai décrit n'arrive pas tous les jours, à intensité variable, heureusement pour ma santé mentale. Parfois, elle a de bons moments mais ses angoisses la parasitent. Elle passe littéralement 1/3 de ses journées de classe à se masturber et je ne peux rien y faire, d'après les spécialistes, ça l'apaise. Ce n'est pas la première fois que j'ai des élèves qui font ça mais pas si longtemps et si fréquemment. 

Alors, je ne sais pas son âge, mais si c'est en élémentaire, c'est TRÈS inquiétant. Ça pue les violences sexuelles.

  • Triste 1
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  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

Philippe MEIRIEU, pédagogue : 

"Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...

Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.

Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.

Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".

Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée."

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Posté(e) (modifié)

Oui, certes, mais Meirieu, quand même, a largement participé à cette transformation du rôle de l'école et de l'enseignant en larbin, en plaçant l'élève au centre, en baissant le niveau d'exigence des programmes, en privilégiant les compétences au détriment des connaissances, ...

Alors, c'est bien qu'il se rende maintenant compte du désastre qu'il a participé à créer mais ... c'est un peu tard !

De plus, je suis étonnée d'apprendre qu'à 74 ans ... il a repris un CM2 en responsabilité ! 🥰

Modifié par Goëllette
Posté(e)
il y a 45 minutes, Goëllette a dit :

Meirieu, quand même, a largement participé à cette transformation du rôle de l'école et de l'enseignant en larbin, en plaçant l'élève au centre, en baissant le niveau d'exigence des programmes, en privilégiant les compétences au détriment des connaissances, ...

Alors, c'est bien qu'il se rende maintenant compte du désastre qu'il a participé à créer

Pourtant il dit toujours la même chose depuis le début, à très peu de choses près. Il tente de préserver une ligne pédagogique traditionnelle à visée émancipatrice héritée de Ferry et Jean Zay contre le sempiternel appel à l'autorité des anti-républicains, qui date de toute façon des débuts de l'école, et qui souhaite que l'école sélectionne et forme.

Placer l'élève au centre n'a jamais signifié autre chose que préparer des activités qui garantissent une activité intellectuelle chez les élèves plutôt que se contenter de "faire la leçon" puis d'évaluer, ce qui crée bel et bien l'échec.

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Posté(e)

Le texte de Meirieu a été publié dans un article du Monde (un entretien) qui date de 2011 (du coup il n'avait pas 74 ans à l'époque @Goëllette).

Je trouve l'image de la cocotte-minute très parlante.

Avant, nous avions (dans l'ensemble, évidemment cela pouvait dépendre des écoles ; et des situations aussi car certaines écoles donnent des classes hyper chargées en difficulté de gestion de classe aux nouveaux collègues) des classes très difficiles certaines années mais ce n'était pas tous les ans.

Maintenant, j'ai l'impression que la norme est de plus en plus d'avoir tous les ans des classes difficiles, très difficiles ou mêmes ingérables et que l'on se félicite quand on a la chance d'avoir une classe qui ne demande pas une énergie folle dans la gestion.

 

Pour info :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2011/09/02/contre-l-ideologie-de-la-competence-l-education-doit-apprendre-a-penser_1566841_3232.html

Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser

Entretien croisé avec Philippe Meirieu, pédagogue et essayiste et Marcel Gauchet, historien et philosophe. 

Par Nicolas Truong 

Publié le 02 septembre 2011 à 12h46, modifié le 02 septembre 2011 à 12h46 
Posté(e)

Merci pour ces précisions.

Cependant, je suis étonnée que Meirieu, alors âgé de 62 ans et n'ayant pas enseigné depuis plusieurs décennies, ait réellement repris une classe de CM2 en responsabilité à l'année.

Mais en effet, ce qu'il écrit est pas mal ... sauf qu'il a allègrement participé à favoriser cette situation lorsqu'il était très écouté dans les hautes instances.

Posté(e)
il y a 14 minutes, Goëllette a dit :

Merci pour ces précisions.

Cependant, je suis étonnée que Meirieu, alors âgé de 62 ans et n'ayant pas enseigné depuis plusieurs décennies, ait réellement repris une classe de CM2 en responsabilité à l'année.

Mais en effet, ce qu'il écrit est pas mal ... sauf qu'il a allègrement participé à favoriser cette situation lorsqu'il était très écouté dans les hautes instances.

Il a peut être visité, il suffit juste de passer une matinée dans une école pour se rendre compte de l’énergie déployée pour enseigner.

Pour comparer, voici une classe d’hyperactifs  au début du 20émé siècle  : photo

Posté(e)

Disons que ça se prépare depuis plusieurs décennies, notamment avec la baisse d'exigence des programmes, les fonctionnements pédagogiques prônant l'élève roi, et la déresponsabilisation des familles devant les difficultés scolaires et comportementales de leurs enfants.

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