Aller au contenu

Egalité fille/garçon


satin

Messages recommandés

Il me semble, personnellement, que nous sommes en train de vivre un retour en arrière sur ce sujet, comme sur d'autres, et cela ne date pas de ces deux dernières années ni de simples énoncés d'exercices.

Je recommence à voir des rangs d'élèves garçons/filles séparés, les dispositions un garçon à côté d'une fille (comme si les filles étaient forcément plus calmes).

J'ai des collègues (même parmi les plus militants par ailleurs) qui acceptent que les filles ne participent pas aux tournois de football et de rugby et s'interdisent toute activité proche de la danse ou de l'expression corporelle (et on voit bien le 2è problème : on fait l'activité dite de garçons, quitte à accepter que les filles ne la fasse pas tandis qu'on abandonne celle dite de filles)

On revoit les cadeaux de Noël de l'école avec ceux pour les filles et ceux pour les garçons, avec, à la limite, des jouets dits neutres, pour quelques uns, mais surtout pas de voitures pour une fille et encore moins de poupées pour les garçons.

J'entends souvent des remarques agréables faites aux filles par mes collègues sur leur belle tenue, alors qu'on ne les fait pas aux garçons et d'autres désagréables pour une fille qui s'est salie en jouant à la terre ou qui est décoiffée alors que la même chose pour un garçon passe inaperçu ou fait même sourire.

J'ai des collègues masculins qui acceptent que les filles s'adressent à eux en minaudant et en tortillant du derrière et que les garçons rétorquent en hurlant et en levant la main comme pour faire mine de frapper quand ils doivent se justifier.

J'ai plein d'exemple en tête d'attitudes que nous adoptons et qui encouragent, à la maison ou à l'école, consciemment ou inconsciemment, les élèves à se diriger vers le stéréotype de leur sexe.

Je recommande la lecture du livre "Du côté des petites filles" de Elena Gianini Belotti, qui date du début des années 70 mais redevient hélas d'actualité :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Du_c%C3%B4t%C3%A9_des_petites_filles

http://www.amazon.fr/petites-filles-El%C3%A9na-Gianini-Belotti/dp/2721004492

Merci énormément pour cette référence. Livre commandé.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hé bé, Vixine... Je n'ai jamais entendu ça perso. Les garçons chez moi prennent l'éponge sans rechigner. Certains même avec plaisir.

Peut-être parce qu'ils sont plus jeunes ?

Il y a peut-être un âge où l'enfant asexué bascule et veut se parer des attributs qu'il voit communément chez les personnes de son sexe ? Il y a peut-être un âge où le débat devient possible, et qu'avant, il n'est pas justifié ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

mais sans organiser de débat, on peut penser la classe, la récré avec quelque part cette grille de lecture ;

typique pour passer l'éponge, ne pas toujours demander à Elle mais aussi à Lui... pas la peine d'un débat pour ça.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hier, arts visuels : de la peinture avait giclé sur le sol, et comme je suis une instit maniaque :devil:, fallait nettoyer. Et bien, ce sont les filles qui se sont ruées sur l'éponge.

Parce que c'est amusant ou par mimétisme ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Tout ça ne nous mènera pas très loin tant que, dans les familles, et c'est une grande majorité, les tâches ménagères seront dévolues aux femmes et la taille de la haie aux hommes. C'est très intéressant de discuter du quotidien avec les élèves, où l'on apprend que "Papa ne sait pas faire marcher la machine à laver " (en revanche, il sait nettoyer le carburateur et remplacer les bougies de la Clio), "Pour les vacances, c'est Maman qui prépare la valise de Papa" (pendant que Papa rangera les bagages dans le coffre de la voiture parce que, les femmes, ça sait pas faire ça).

L'éponge n'est pas un attribut féminin, tout comme le tournevis n'est pas un outil masculin, même si le ... genre..... de ces noms peut prêter à confusion.

Hier soir, tard sur Arte, il y avait une émission sur l'introduction du genre neutre dans la langue suédoise avec tout ce que cela sous entend dans l'éducation, le quotidien.

Là-bas, et c'est très bien dit dans l'émission (filmée dans une école...), "on ne travaille pas sur le sexe biologique mais sur le sexe social." (Un article du Canard Enchainé est également dédié à cette émission.)

Ca rejoint ce qui est dit précédemment, en attendant, l'Ecole ne peut pas tout faire toute seule, et on ne peut pas dire que nous soyons très aidés par ceux de là-haut.....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je n'ai jamais écrire qu'il fallait interdire ou rendre obligatoire le rose pour les filles et le bleu pour les garçons :

Chacun a son libre arbitre ..

Et c'est bien cela que je revendique : Le libre arbitre pour chacun d'avoir le droit d'être ce qu'il veut sans être moqué ou stigmatisé ...

Alors nous sommes entièrement d'accord. Mais ce n'est pas la position du Ministère, qui entend explicitement combattre certains stéréotypes. Si ça, ce n'est pas une stigmatisation...

Qui parle de généraliser à partir de cas particuliers ?? C'est quoi, un "cas particulier" ?

Un cas particulier, c'est le cas d'une personne particulière. Une généralisation, c'est l'énoncé d'une proposition qui s'applique à tous à partir d'une proposition portant sur un, ou quelques individus particuliers.

Quand tu dis (ou que tu fais dire à abcdefghij) toutes les filles sont obligées de porter du rose, c'est une proposition générale (toutes les filles, pas certaines filles). Quand tu dis Ce qui me dérange, c'est de voir des garçons honteux d'aimer plus lire que de jouer au foot, tu évoques des cas particuliers (des garçons, pas tous les garçons).

Si d'une considération particulière tu dérives une conclusion particulière (...et comme ça me dérange, en tant que maîtresse, je fais en sorte que ces garçons particuliers ne soient plus moqués quand ils lisent), tout va bien. Si tu en tires une conclusion générale, on sombre vite dans le n'importe quoi (... il faut donc combattre les stéréotypes bibliophobes valorisant le football ...).

Hier soir, tard sur Arte, il y avait une émission sur l'introduction du genre neutre dans la langue suédoise avec tout ce que cela sous entend dans l'éducation, le quotidien.

Là-bas, et c'est très bien dit dans l'émission (filmée dans une école...), "on ne travaille pas sur le sexe biologique mais sur le sexe social." (Un article du Canard Enchainé est également dédié à cette émission.)

Ce n'est pas entièrement par hasard. Bien caché dans la Convention interministérielle du 7 février dont on parlait, on trouve aussi :

utiliser le langage épicène.

Le langage épicène, c'est la tenue de camouflage de ce que, dans ma jeunesse, les féministes appelaient le « langage non sexiste », qui avait été assez sérieusement développé. De mémoire, on y trouvait :

— des recommandations stylistiques (par exemple, ne jamais utiliser par défaut le seul pronom masculin pour un nom pouvant concerner aussi une femme, mais soit écrire "il ou elle", soit changer la tournure, soit se fendre d'une périphrase) [Hypocrite lecteur, hypocrite lectrice, — mon ou ma semblable, — mon frère ou ma sœur !]

— de pures et simples modifications de certaines règles grammaticales prétendument "sexistes". Ainsi, « l'accord au plus proche » (Isabelle et Michel se sont entendus, mais Michel et Isabelle se sont entendues, l'accord se faisant désormais sur le second nom cité, le plus proche du participe).

A ce stade, ça ne concerne encore que « l'information délivrée sur les métiers et les filières de formation ». Mais si ça passe sans remous, la réforme de la grammaire enseignée n'est pas loin.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Comme si nos élèves et nous-mêmes n'arrivions pas à considérer une règle de grammaire pour ce qu'elle est.

Perso, les désinences de conjugaison - tout comme la règle des accords - n'ont aucune incidence sur ma façon de penser - le propre de la grammaire étant justement de mettre la langue à distance, et de la considérer comme un objet d'étude.

C'est un peu comme si on disait qu'on allait enlever les désinences "s" des verbes pour les première et deuxième personnes du singulier au singulier, pour lutter contre la schizophrénie ! Ben oui, tu comprends, un "s", c'est lourd de sens... :D

Cela dit, ce débat aura au moins l'intérêt de me faire réfléchir sur ma posture d'enseignante, et d'interroger ce qui, dans mon attitude, différencie filles et garçons.

Je cherche, je cherche...

Hier, par exemple, j'ai laissé 3 filles dans la classe pendant la récré parce qu'elle voulait ranger la grande table pour un goûter d'anniv' prévu. Elles ont fait ça nickel.

Je pense que cela aurait été pareil avec des garçons (en fait, je n'en suis pas sûre du tout :blush:) mais voilà, j'ai moins confiance à les laisser seuls dans la classe... Est-ce que j'encourage le sexisme, ou est-ce que je fais avec ce que j'ai, pour un temps donné, et que je n'ai ni conçu, ni élevé ?

J'espère juste que ce n'est pas encore une tentative de culpabilisation, et donc de fragilisation, c'est tout : encore un truc que l'on ne ferait pas bien...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Perso, les désinences de conjugaison - tout comme la règle des accords - n'ont aucune incidence sur ma façon de penser - le propre de la grammaire étant justement de mettre la langue à distance, et de la considérer comme un objet d'étude.

Le langage (et donc la grammaire) ont une influence sur notre façon de penser.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Perso, les désinences de conjugaison - tout comme la règle des accords - n'ont aucune incidence sur ma façon de penser - le propre de la grammaire étant justement de mettre la langue à distance, et de la considérer comme un objet d'étude.

Le langage (et donc la grammaire) ont une influence sur notre façon de penser.

entièrement d'accord

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les marques grammaticales ont une influence sur votre façon de penser ?

Autant je suis convaincue que la pensée est langage, autant là j'aimerais une explication...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La grammaire fait parie du langage, donc elle est liée aussi à la pensée. Dans quelle mesure elle nous influence est sans doute difficile à mesurer et c'est en tout cas un débat pour les spécialistes, mais elle ne peut ne pas avoir d'influence sur notre façon de penser.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ce qui signifierait que l'on ne pense pas de la même façon selon notre langue ?

On dérive, mais j'ai du mal à croire qu'une règle de grammaire influe sur notre mode de pensée.

Il faudrait comparer avec des langues sans genres (turc, finnois...) et voir si leur pensée diffère de la nôtre...

Franchement, remettre en cause la grammaire - ou même l'école - pour régler des problèmes aussi graves, et extérieurs à elles, que les inégalités hommes-femmes (salaire, carrière, études, considération, attributions domestiques, vulnérabilité dans le couple car dépendance financière...) me semble à tout le moins ridicule.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...