L'école des candidats... à la présidentielle 2022

[nonau]

Il y a 1 heure, jeanounette a dit :

 

Le dossier sur Blanquer paru dans Politis est édifiant. On découvre que cet homme est un proche des réseaux d'extrême droite et des catholiques intégristes...Extrait ...

[chableu]

Le 09/02/2022 à 10:47, nonau a dit :

Dans certains lycée ils recrutent des contractuels au niveau CAP... Ou ayant eu une "expérience antérieure"... 

Certificat d'Aptitude au professorat ?

[montagny]

Il y a 1 heure, nonau a dit :

Pour les maths aussi apparemment...

Non pas pour les PLC. En collège on peut recruter des personnes qui ont une licence de physiques pour faire des maths.

[montagny]

il y a 19 minutes, chableu a dit :

Certificat d'Aptitude au professorat ?

On parlait des lycées pro donc certificat d'aptitude professionnelle.

[Argon]

Il y a 23 heures, mat82 a dit :

On peut en savoir plus sur ces éléments de propagande idéologique?

(Il me semble que c'est moi qui avais dit cela, pas Nonau.)

Pour moi, ça se joue à différents niveaux.  J'évoquais la "lutte contre les stéréotypes", qui est en fait une lutte contre certains stéréotypes. Même s'il s'agit d'un cas de "paradigme manquant", dont les clefs sont implicites (parce qu'elles seraient anticonstitutionnelles), cela repose clairement sur une idéologie — de la "domination", disons, dans le cas de NVB et consorts — permettant de départager les mauvais stéréotypes, contre lesquels il convient de lutter (ceux allant contre une certaine vision des femmes, des homosexuels, des handicapés, des "racisés", et cetera ad libitum), des stéréotypes bienvenus (ceux à l'encontre des "vieux mâles blancs", des catholiques pratiquants, des éphébophiles, etc.), qu'il convient de promouvoir.

Plus précisément, les principaux effets de la promotion de ce type d'idéologie au sein des INSPE qu'il me semble percevoir chez les jeunes collègues sont par exemple :

• Une certaine tendance au manichéisme, une vision du monde en noir et blanc sur ce type de questions sociétales, alors que les mêmes auraient souvent plutôt une certaine tendance au relativisme moral sur la plupart des autres sujets (politiques, moraux, etc.). Heureusement,  ça s'estompe assez vite et ils apprennent à "torcher trois leçons d'EMC", comme disait FredZZZ, sur ce qui relève plutôt de zones grises...
• Une certaine "laïcité" agressive, à la limite du contresens : pour eux, il ne s'agit plus d'assurer, en tant que fonctionnaires d'Etat et conformément à la loi de 1905, une totale neutralité de leur propre enseignement au regard des religions, mais de récuser toute expression de croyance religieuse dans quoi que ce soit vaguement en rapport avec l'école, y compris de la part des parents  — à l'exception toutefois de leurs propres convictions en la matière, qu'ils n'assument et ne reconnaissent d'ailleurs même pas comme religieuses, qu'elles relèvent de l'athéisme, de l'agnosticisme ou du relativisme.  (Cela ne vaut évidemment pas pour les croyants revendiqués, tolérés mais incités à se faire discrets à l'école, même pour des discussions privées entre collègues.)  Pour le coup, ça m'inquiète beaucoup plus, dans la mesure où l'inévitable réaction pourrait mener à de véritables affrontements.
• Une certaine inversion de l'équilibre traditionnel du triptyque républicain Liberté-Egalité-Fraternité. Là où, depuis la Révolution, la liberté était première et n'avait cessé d'étendre son champ (e.g., à celui de la liberté sexuelle pour la génération précédente), il me semble que la génération montante place désormais un accent démesuré sur l'égalité. Accent d'ailleurs paradoxal, dans la mesure où, en pratique, à l'école, cette prétendue égalité se traduit essentiellement par des traitements fortement différenciés (discrimination soi-disant positive, assistance à l'inclusion, etc.)  Cela m'inquiète aussi beaucoup, mais pas pour les mêmes raisons : s'il s'agit d'un noble idéal et qui mériterait qu'on se donne les moyens d'y travailler sérieusement, sa traduction concrète à l'école emprunte au contraire (inévitablement ?) la voie la plus paresseuse, celle qu'on n'a plus le droit d'appeler du "nivellement par le bas".

[Invité]

Non mais concrètement, ça se traduit par quoi? Y a-t-il des mesures prises? Des obligations? Ou s'agit-il simplement d'impressions subjectives rentrant dans la tendance de victimisation réactionnaire en vogue ces temps-ci?

C'est quoi "éphébophile"?

[Invité]

Il y a 18 heures, nonau a dit :

Le dossier sur Blanquer paru dans Politis est édifiant. On découvre que cet homme est un proche des réseaux d'extrême droite et des catholiques intégristes...Extrait ...

C'est de notoriété publique depuis le début de son mandat. Il affiche sa proximité avec les intégristes de SOS Education / Fondation pour l'Ecole depuis toujours.

Avec des gens comme Darmanin ex Action-Française ou le catho intégriste Blanquer, on peut dire que l'extrême-droite est déjà bien installée au pouvoir.

[prof désécol]

Il y a 8 heures, Argon a dit :

Une certaine "laïcité" agressive, à la limite du contresens : pour eux, il ne s'agit plus d'assurer, en tant que fonctionnaires d'Etat et conformément à la loi de 1905, une totale neutralité de leur propre enseignement au regard des religions, mais de récuser toute expression de croyance religieuse dans quoi que ce soit vaguement en rapport avec l'école, y compris de la part des parents  — à l'exception toutefois de leurs propres convictions en la matière, qu'ils n'assument et ne reconnaissent d'ailleurs même pas comme religieuses, qu'elles relèvent de l'athéisme, de l'agnosticisme ou du relativisme. 

As-tu des exemples de jeunes -ou moins jeunes- collègues dont l'enseignement correspond à ce que tu décris ? Et si oui, comment as-tu eu connaissance de telle pratique ou attitude ?

 

[prof désécol]

Il y a 8 heures, mat82 a dit :

C'est quoi "éphébophile"?

Brigitte M.  ?

 

[Invité]

Le 07/02/2022 à 22:25, FredZZZ a dit :

les enfants qui construisent eux-mêmes leur savoir, j'en ai pas vu beaucoup !

Moi j'en vois tous les jours, je sais même pas comment on peut faire autrement.

En revanche, des enfants qui regardaient par la fenêtre et se faisaient ch*er comme des rats morts en attendant la récré pendant que le/la prof termine sa "verticalité", j'en ai vu toute ma scolarité, moi le premier! Toujours marrant les discours qui fantasment les années 50 en omettant soigneusement les taux d'illettrisme de l'époque.

[bigshaqdady]

il y a une heure, mat82 a dit :

Moi j'en vois tous les jours, je sais même pas comment on peut faire autrement.

En revanche, des enfants qui regardaient par la fenêtre et se faisaient ch*er comme des rats morts en attendant la récré pendant que le/la prof termine sa "verticalité", j'en ai vu toute ma scolarité, moi le premier! Toujours marrant les discours qui fantasment les années 50 en omettant soigneusement les taux d'illettrisme de l'époque.

Je ne connais pas les statistiques de ces années mais toutes les personnes de ma famille (grand-parents ou grand oncle/tante) ne fait que très peu de faute orthographe et sait parfaitement calculer. Ils ont tous arrêté l'école à 14 ou 16 ans. Ils étaient très nombreux dans les classes. Ma grand mère avait plus de 40 "copines".

De nos jours il faut toujours aller vite et ne pas faire d'effort (passage automatique notamment et la fausse bienveillance). Les enfants ainsi que leurs parents l'ont bien compris et le mot d'ordre maintenant c'est la fausse bienveillance qui fait croire à tout le monde qu'il peut réussir et faire des études supérieures sans savoir lire.

En dehors du récent livre orange concernant le CP qui est pour moi la seule chose bien qu'a fait Blanquer. Tous les manuels et méthode dite clé en main ne sont que de la poudre aux yeux. 

[bigshaqdady]

Et j'aurai pu ajouter toutes les méthodes où les enfants apprennent par eux même....Je n'ai jamais rien appris par moi même on me le appris ou j'ai fait des recherches mais cela n'est pas possible pour les enfants auxquels on enseigne compte tenu de leurs jeunes âges.